Pour bien commencer, il est intéressant que vous sachiez à qui vous parlez donc c’est parti pour ma présentation.
J’ai 33 ans, infirmière diplomée depuis 2009, future mariée et maman de deux jeunes enfants.
Mon premier enfant est né en Octobre 2017. Ce fut une grossesse très compliquée, déjà parce que c’était mon premier enfant et en plus parce que j’ai découvert que la grossesse n’est pas toujours un long fleuve tranquille. A 7 mois de grossesse, le jour de mes 30 ans, j’ai dû débuter un suivi intensif de grossesse car mon loulou ne prenait pas assez de poids, il n’entrait pas dans les cases… Je l’ai vécu comme une descente aux enfers. Pour une fois j’étais de l’autre coté de la barrière et c’était affreux… J’ai fais l’expérience d’une absence totale d’humanité de la part des « professionnels » que j’ai pu rencontrer, je n’étais plus une future maman, j’étais un incubateur… J’ai prié pour ne jamais renvoyer cette image à mes patients, JAMAIS! J’ai commencé à faire des recherches au sujet de la périnatalité et l’accompagnement qui pouvait être fait aux futurs parents afin que personne ne vive ce que j’ai vécu mais à l’époque, je n’ai pas trouvé grand chose.
Mon premier accouchement s’est très bien passé, autant j’ai detesté cette grossesse, autant j’ai adoré accoucher. Cependant, le séjour à la maternité n’a pas été tout rose non plus. Entre certains personnels qui ne supportaient pas que je ne fasse pas tout comme elles l’avaient décidé et les visites trop fréquentes et épuisantes, le tout associé au fait d’être dans une chambre double avec une famille extrèmement bruyante à coté… J’étais ravie de rentrer chez moi et de commencer une nouvelle vie à 3. Puis j’ai connu le fameux baby blues…
Ma deuxième grossesse, je l’ai découverte le jour de mon accident de travail en 2018. Je l’ai donc vécue à la maison. C’est une grossesse qui s’est bien mieux passé que la première mais l’accouchement a été très violent. Jusqu’à ce que je commence à pousser de moi même, personne n’a cru que j’étais en travail, j’avais beau hurler en demandant de l’aide, j’avais l’impression de parler dans le vide. La sage femme qui m’a accueilli aux urgences avait noté dans le dossier que je n’étais pas en travail et tout le monde a suivi cette note sans se soucier de ce que moi ou mon conjoint pouvions dire. Ma fille est né en 2H30 (du début des contractions douloureuses à notre premier regard) en regardant les étoiles, sans péridurale. C’était intense, c’était stressant, c’était en mai 2019… Les hormones ont bien bossé quand même, je serais pas contre un petit troisième… Mais pas tout de suite hein?!
Beaucoup mieux renseignée en termes de parentalité, l’arrivée de ma fille dans notre famille a été bien plus simple. Mais j’ai ressenti de nouveau ce besoin de pouvoir être actrice dans ce cheminement qui va du désir de grossesse à l’accueil de l’enfant.
J’ai repris le travail en Janvier 2020 et j’ai fais une rechute de mon accident de travail puis je me suis enfoncée dans la dépression post-partum.
Ce qui nous amène à maintenant. Je suis guérie de ma dépression, pas de mon accident. Je ne peux plus être infirmière en soins généraux mais qu’importe puisque au fur et à mesure le cheminement d’une reconversion s’est imposé à moi. J’ai donc choisi de me spécialiser en périnatalité et en parentalité. Je veux particulièrement travailler sur la prévention de la dépression post-partum et ses répercussions sur le lien d’attachement parent/enfant.
Et j’espère pouvoir aider de nombreuses familles à vivre de doux moments de bien naître.