La dépression post-partum en France était évaluée à 20% chez les mamans avant le premier confinement, ce chiffre déjà élevé a augmenté avec l’isolement et la rupture des liens sociaux qui ont découlé de la pandémie de covid 19. C’est un vrai problème de santé publique qui peut avoir de graves conséquences s’il n’est pas pris en charge. Mais qu’est ce que la dépression post partum et comment la différencier d’une dépression dite classique ou d’un baby blues?
Le baby blues est un épisode de déprime qui touche près de 60% des femmes après l’accouchement. Il est dû à plusieurs facteurs: la chute hormonale, la fatigue, la nouvelle vie de famille et les nouvelles responsabilités parentales. Cet épisode « d’adaptation » dure moins de dix jours, ne nécessite pas de traitement, seulement un accompagnement bienveillant de la part de l’entourage.
La dépression post partum peut survenir tout au long de la première année de vie du bébé mais débute majoritairement entre la 6ème et 9ème semaine suivant l’accouchement. Très similaire à la dépression dite classique, la dépression post partum se distingue par quelques points spécifiques: les émotions dépressives augmentent le soir (alors que c’est le matin dans les cas de dépression « classique »), sentiment d’incapacité à s’occuper d’un bébé et sentiment de culpabilité de ne pas suffisamment aimer le bébé et de ne pas s’en occuper suffisamment bien. Enfin, ces mamans présentent souvent une grande anxiété à propos de l’enfant, en particulier à propos de son état de santé.
« j’étais comblée quand je posais les yeux sur ma merveille, je respirais son odeur de bébé comme une droguée en manque puis je fondais en larmes car je savais que je ne méritais pas d’avoir un bébé aussi merveilleux »
« petit à petit, j’ai commencé à ressentir de l’énervement pour tout, il suffisait que mon grand parle trop fort pour que j’explose littéralement, que je me mette à hurler puis que je me mette à pleurer de culpabilité d’avoir crié sur mes enfants »
La dépression post partum a un impact négatif important sur la relation entre la mère et l’enfant et par extension sur le développement de l’enfant tant au niveau cognitif, que social ou émotionnel. Du côté de la maman, les repercussions peuvent être également compliquées et la guérison très longue.C’est pourquoi il est important de ne pas négliger les signes que vous pouvez identifier. La dépression post partum nécessite une prise en charge multidisciplinaire pour la mère et l’enfant. La mère doit avoir un suivi psychologique ainsi qu’un traitement antidépresseur et anxiolytique.
Mon objectif, par le biais des différentes formations que j’entreprends, est d’agir en amont pour réduire significativement le risque de dépression post partum, en travaillant avec la future maman et l’entourage proche.
En cette période compliquée de pandémie de covid 19, les parents sont particulièrement mis à mal. Déjà parce qu’il y a ce stress permanent jusqu’à l’accouchement, à se demander comment tout ça va bien pouvoir se dérouler, ensuite il y a l’accouchement masqué puis cet isolement qui est source de frustration et donne cette sensation de perdre de précieux moments et vous avez raison. Ce qu’on vit actuellement n’est pas normal, alors autorisez vous à vous en plaindre, autorisez vous à ne pas vous sentir aussi épanouis que vous le pensiez, déculpabilisez et recevez vos émotions comme elles se présentent.